Lettre du vendredi 19 Mai 1916 … J’ai reçu tantôt ta lettre du 16 qui m’a fait bien plaisir et ce soir une lettre de Maria*, pas bien longue, car elle n’est pas bien solide. Monsieur Houdoux qui la soigne n’en disait pas ce qu’il en pensait. Il voyait ça très grave; c’était le commencement des fièvres muqueuses. Elle commence à se lever. C’est madame Boivin** qui la soigne jour et nuit.
Je ne sais encore pas quand nous partirons. Les camarades qui sont là-bas ont écrit qu’ils devaient aller au front ces jours-ci. Je suis obligé de finir car je n’ai plus de place et en plus je manque de papier. Il va falloir que j’en rachète.
*Maria: de Dissay sous Courcillon, femme de Raymond, frère de Louis dont on est sans nouvelles depuis début octobre 1914.
**Léontine BOIVIN, voisine, 52 ans, épouse d'Auguste, patron charron.