Suite de la lettre du jeudi 31 Octobre 1918 - La prochaine fois [en permission], il n’y aura rien qui pourra m’empêcher de rester à la maison. Si on va en perme tous les 4 ou 6 mois, ce n’est pas pour se crever. Si nous n’étions pas venus, il aurait bien fallu qu’ils fassent sans nous. C’est vrai qu’à l’époque où je suis allé, il n’était guère facile de faire autrement mais en faisant le travail des autres j’ai négligé le mien. Ma permission s’est trouvée passée sans en profiter. Ceux qui sont au pays ne pensent pas à cela quand leur travail est fait. Moi, il faut que je reparte. Aussi, la guerre durerait-elle, aussi longtemps que possible, je n’entreprends plus rien que pour moi, et encore pour passer le temps. Quand la guerre sera finie, on fera comme on pourra. Si on fait de fortes journées, on aura la conviction que le lendemain on pourra en profiter.