Samedi 12 Octobre 1918 - Je n’ai rien reçu aujourd’hui; néanmoins, je t’écris une petite carte. Je ne connais pas grand-chose de nouveau à te marquer.
Les nouvelles sont de meilleures en meilleures. Je crois que cette fois la fin de la guerre n’est pas très éloignée. Il court un bruit ce soir. Je n’ose pas en parler de crainte d’une déception mais ce qu’il y a de certain, c’est qu’après les défaites que nous avions éprouvées, je n’aurais jamais cru voir la situation telle qu’elle est aujourd’hui. Les boches peuvent encore nous tenir quelques temps comme ils peuvent bien céder tout de suite; c’est pourquoi nous pouvons nous attendre à de grands événements d’ci peu.
Je vous embrasse toutes deux bien bien tendrement en attendant la plaisir de vous presser sur mon cœur.