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Suite de la lettre du 22 Septembre 1918 - 

Ma petite Maria, si tu savais comme je suis peiné. Tu ne me dirais pas que je suis indifférent. Tu sais bien que je t’aime et que je ne prends pas plaisir à te faire souffrir. Je n’ai pas dormi bien tranquille cette nuit. Je n’ai guère eu le sourire toute la journée. Je voudrais bien que tu te trompes. Si j’étais près de toi, je ne dédaignerais pas avoir un autre enfant et même si ce n’est la guerre, il serait peut-être déjà grand. Seulement, j’aurais préféré être libre de mes actes. Cette erreur que je ne m’explique pas me donne à réfléchir pour l’avenir et me prévient de ne pas agir à la légère. Quant à la promesse que tu m’avais faite pour l’après-guerre, je t’en fais bien grâce après cela. Tu penses bien que je suis comme toi; je ne tiens pas à emplir la maison jusqu’au grenier. Tu peux bien croire que si c’est comme tu penses, s’il vient d’autres enfants, ce sera involontaire et encore après beaucoup de précautions. Si j’ai peut-être été imprudent comme je te disais hier, ça ne m’arrivera plus.

 

 

Tag(s) : #guerre 14-18, #Correspondance poilu
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